mardi 8 mars 2011

Je poursuivrais sur cet intérêt qu'ont eu les italiens du 14-15e siècle à faire ressortir de leurs oeuvres le caractère humain. À mettre au premier plan comment les êtres se sentaient. J'y sens un parallèle avec la direction qu'à pris mon parcours professionnel depuis mes premiers emplois, jusqu'à aujourd'hui.

Masaccio, Adam et Eve chassés du paradis terrestre. 1424-28, détail. 
Dans cette scène sainte par exemple, on constate facilement l'attention mis les sentiments des personnages. Au coeur de l'histoire présentée, on les représente en tenant compte de leurs émotions, en en faisant ressortir l'intensité pour arriver à ce que le spectateur puisse se relier aux personnages, et comprendre ce qu'ils vivent comme s'il était à leur place. On peut y voir une excellente façon de toucher et gagner la foi du peuple, mais aussi une nouvelle façon beaucoup plus humaine, de concevoir les choses, de pratiquer l'art, qui soulève d'avantage notre essence profonde, l'émotion étant le propre de la race humaine. Plutôt que de seulement enseigner l'histoire sainte par des images didactiques qui utilisent symboles et hiérarchie, ces mêmes ouvres didactiques commencent ici à intégrer l'émotion, la perspective et la réalité "humaine" que portent ces scènes, ce qui ajoute définitivement à la compréhension des oeuvres et à la façon dont on interagi avec elles en tant que regardeur, ou en tant que fidèle.

À 19ans, j'étais déjà travailleuse autonome. Mais durant mes premières années sur le marché du travail, j'ai aussi occupée des postes à temps plein, dans le même domaine de la présentation visuelle, dans diverses entreprises, petites et grandes. Lors que j'étais au compte d'une entreprise, l'absence d'espace pour mon essence personnelle et la saveur desséchée des rapports humains que je trouvais me décourageaient toujours de demeurer plus de quelques mois au même endroit. Par contre, quand je prenais des clients à mon compte, mes valeurs et mes aspirations devenaient centrales dans le choix des projets et dans la mise en oeuvre du travail. La place que je pouvais donner à ma couleur personnelle, à mes choix et à tout le reste de ma vie au travers du travail, m'apportait beaucoup d'enthousiasme. En trouvant autant d'espace dans mon travail pour ce que j'étais vraiment, je me suis naturellement beaucoup plus identifiée à ce modèle de travailleur autonome, qu'à la vie d'employée.

Comme un fidèle devant un tableau humaniste, je découvrais beaucoup plus d'espace pour ma nature en évoluant comme travailleur autonome. Et comme les humanistes et autres artistes de la Renaissance qui baignaient dans une effervescence intellectuelle, la nature et la souplesse de mon travail permet, et même nécessite, une constante évolution de mes intérêts et connaissances, ce qui ne m'apparaît pas toujours être le cas de la tâche des employés que je côtoie.

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