lundi 14 février 2011

Est-ce que toutes les grandes nouveautés qui ont marquées l'histoire peuvent être d'une façon ou d'une autre comparées à l'arrivée d'internet dans notre réalité du 21e siècle? Plusieurs j'imagine. L'évolution de l'espace picturale au début de la Renaissance en est un.

Si internet est une interface entre un être et un monde à découvrir, l'art religieux en est un autre comparable, entre l'être et le monde divin. Dans le cas de l'art du début de la Renaissance, on voitune ouverture du plan dans lequel on représentait les scènes. Dans le cas d'internet, il est question d'une ouverture à même le médium informatique.

"The birth ou Mary" Pietro Lorenzetti. 1342.
L'exemple de "La naissance de Marie" de Pietro Lorenzetti nous montre un triptyque. Plutôt que de se présenter comme 3 petites scènes isolées, cette oeuvre déploie un même espace sur les trois parties qui la composent. Cette représentation nouvelle d'un espace, en opposition aux images du Moyen Âge oū une scène s'illustrait toujours complètement dans un même plan pictural, représente un changement considérable. Cette nouvelle continuité de l'espace, nous permettant de nous projeter dans l'espace, d'évoluer dans le tableau comme dans une pièce que l'on visite, offre à l'observateur une nouvelle façon de dialoguer avec l'ouvre. L'observateur n'est plus totalement extérieur à l'oeuvre. Il trouve par exemple dans cet image très domestique de la naissance de Marie, un écho à son monde réel, ou il peut en plus avoir sa place.

Avec l'apparition d'internet, l'espace informatique n'est plus seulement défini par les limites physiques de l'ordinateur qu'on a devant soi, mais se déploie en un univers virtuel qui nous mène aux quatre coins du monde et nous offre la possibilité d'y intervenir, d'y interagir, de s'y manifester. L'informatique n'est plus seulement un outil, mais un espace de communication modulable. Le médium informatique s'est vu déployé en un espace de communication oū chacun peut se projeter et évoluer virtuellement. Notre ouverture sur le monde, notre conception de celui-ci s'en trouve transformée, alimentée, et beaucoup plus "connectée" si j'ose dire.

Dans le cas de l'observateur de la Renaissance, celui-ci se voyait offrir une nouvelle façon de se lier à une scène sainte. Avec la présence d'internet, on dispose d'une nouvelle façon de se lier aux autres et au monde. Deux exemples d'une ouverture à même l'interface, qui provoque de nouvelle façon de concevoir l'univers convoité.

vendredi 4 février 2011

Je suis en train de lire le texte reçu en classe qui décrit la relation humaine qu'on eut Toscanelli, intellectuel, et Brunelleschi, architecte. Toujours intéressant de voir comment deux être ont joint leur connaissances et leur passions pour mener à bien leur projets et sans trop s'en rendre comte, faire avancer leur temps. Inspirant.

Je survole leur intérêt pour l'optique, l'oeil, la perspective, et j'ai l'impression tout à coup de comprendre comment les découvertes de l'époque à ce sujet ont pu modifier la vision du monde qu'avaient les gens. Je le réalise simplement en me souvenant de mes propres premiers contacts avec les notions d'optique et de perspective.

Marie Bilodeau J. 
Dessin d'observation. Intérieur d'une tour.
Mon intérêt de toujours pour le dessin s'est trouvé insufflé de nouvelles possibilités lors que j'ai appris au fil des années et des cours, les différentes règles de la perspective. Par des notions géométriques simples, puis de plus en plus complexes, j'ai pu me mettre à dessiner des éléments et des espaces de plus en plus habilement. Au fur et à mesure que j'apprenais à appliquer ces règles aux formes que je dessinaient, mon oeil apprenait lui aussi à reconnaître autour de moi, l'application de ces règle à toutes images qui me parvenaient. Cette validations m'a permis avec le temps de dessiner par simple observation, en référant aux règles apprise de façon maintenant beaucoup plus instinctives que systématiques. Ces théories, qui me sont arrivées ayant déjà été observés, réfléchis, peaufinées et vérifiées par d'autres, avaient déjà marquées la conception du monde que les gens ont depuis des centaines d'années. Elles sont aussi traduites dans les images bidimensionnelles qui m'entourent depuis ma naissance.



Il n'en était pas de même pour Toscanelli et Brunelleschi ainsi que pour leur contemporains. Les images qui les entouraient, reflétant la conception collective qu'on avait de la bidimensionnalité à l'époque, n'affichaient aucune représentation de ces effets optiques qu'ils observaient peu à peu, en s'outillant de nouvelles inventions (le miroir par exemple) et de nouvelle réflexions qu'il partageaient avec les intellectuels des communautés qui les entouraient. Chaque nouvelles observations étaient à vérifier et à débattre. Les premiers à jeter un oeil aux élévations en 3 dimensions d'édifices à construire, devaient être drôlement dérouté alors que leur conception de la bidimesionnalité n'avait jamais contenu cette représentation de la 3e dimension! En fait j'ai un peu de mal à figurer leurs dispositions mentales de l'époque, de façon normale j'imagine.



Gravure de Durër
Je m'imagine par contre la tâche considérable et l'effort intellectuel que devait représenter la mise en place de ces notions de base, et toute l'exploration préalable. J'imagine aussi leur enthousiasme extrême à voir ces nouveaux outils leur ouvrir des portes et leur permettre des applications totalement inédites à leurs métiers ou disciplines. J'entrevois ici tout le déploiement qui s'en suivra dans le domaine de la peinture et des arts. Quelle bouffée d'air frais ce devait être!

mardi 1 février 2011

La semaine dernière, mon fils de 8 ans était malade et a passé une journée à la maison avec moi. Pour l'occuper pendant que je travaillais, je lui ai sorti un dictionnaire illustré pour enfant, que je gardais en réserve pour ce type d'occasion. L'atelier est demeuré silencieux une bonne heure...

À un moment, il est venu me trouver, absorbé par ses découvertes. "Maman, savais-tu qu'on pouvait peindre sur de la peau d'animaux". Il déploya sous mes yeux son livre oū était illustrée l'histoire du papier en plusieurs pages dépliantes. J'avais justement devant moi mon cahier de notes d'histoire, oū figuraient les méthodes des préparations de surfaces de la Renaissance, vu quelques jours plus tôt. Je me réjouissais. J'avais l'occasion, par un beau mercredi matin, d'échanger avec mon fils de 8 ans sur les différentes époques du papier, les surfaces à peindre, les médiums, et de constater avec lui qu'on avait des intérêts communs. Nous avons donc parlé des papyrus et des souvenirs que grand-maman à rapporté d'Égypte, de la tempéra et de sa gouache à lui, des panneaux de bois enduit de colle de peau de lapin et de craie et des lapins qu'on a abattu nous même l'automne dernier, du vélin et de mes toiles de tissus à moi, etc.

Il m'arrive parfois de partager spontanément avec mes enfants certaines notions ou certains faits historiques vu en cours, mais que l'occasion vienne par l'un d'eux m'a ravi!